Ce matin, j'ai mis mon réveil à 7h30, pour avoir une petite heure de flottement avant mon VRAI réveil, à 8h30. Seulement voilà, mon réveil se fout de ma gueule en ce moment. Il sonne gentillement à 7h30, comme prévu... je l'éteins et, trop fatiguée (enfin, surtout trop bien sous ma couette), je me rendors. Je vous jure qu'il a sonné 5 secondes plus tard pour m'annoncer qu'il était 8h30 et qu'il fallait que je vire mon gros cul de sous les draps. Mon réveil est un enfoiré ! Le patron du dictat du non-sommeil et de l'exaspération (sans mentionner la mauvaise humeur, une petite tendance au lunatisme, la déprime légère, compagne de l'exaspération, la colère, le regret... de ne plus être en week-end...). Bref le réveil a le don de faire passer tout un panel d'émotion chez l'être humain.
Bon bien sûr, ici je ne parle pas du réveil humain, mais bien de la machine hein. Parce que oui, il existe des réveils humains. Plusieurs catégories même, et dans ces différentes catégories, il y a plusieurs modèles. Tous aussi détestables les uns que les autres.
C'est bien simple, il y a deux catégories : les voisins, et les autres. Les voisins sont sans doute les plus redoutables, car pas à portée de main. Il est relativement facile de stopper un élément perturbateur qui se trouverait dans la pièce où vous dormez. Mais lorsqu'il se situe hors de cette pièce, voire même hors de votre appartement, ou encore en dehors du bâtiment... là tout devient plus compliqué...
Là le réveil devient l'ennemi public numéro un, une cible à abattre, pour le bien de tous évidemment. Là votre cerveau prend un coup de jus, brusquement il n'a plus qu'un objectif : secourir son hôte, et survivre. L'hôte en question (vous, moi...) flotte encore dans les réminiscences de son rêve, un oeil ouvert et l'autre qui cherche encore comment faire pour s'ouvrir. Péniblement l'hôte se glisse hors du lit, le regard bovin empli de rage, de haine contre l'ennemi. La programmation est faite... et ça va chier !
L'hôte enfile quelque chose sur le dos, met quelques minutes pour trouver ses clefs, ses chaussons/chaussures, ouvrir la porte et soupirer. A la fois pour se donner du courage et pour affirmer sa détermination. Il brave avec élégance (pyjama fleuri, pull pour sortir la poubelle et baskets noires) les quelques mètres qui le sépare de son objectif. Son cerveau lui dicte tout, l'aide même à répéter les phrases qu'il devra sortir face à l'ennemi. Le prépare au rejet tout en lui disant que ça ne pourra pas être pire : la mauvaise humeur est déjà là. Elle remplace le sang dans ses veines.
L'allure bovine de l'hôte met le voisin en alerte : il sent qu'il a fait une connerie mais va tout faire pour le nier ; c'est son combat. L'hôte arrive devant lui, la mine légèrement cadavérique. Il essaye néanmoins de se donner une contenance (l'énervement favorise le narcissisme). Et lorsque l'hôte ouvre la bouche, ce que son cerveau lui avait martelé ne ressort jamais exactement de la même manière. Son cerveau avait mis en avant le caractère délicat de l'affaire, lui avait venté les mérites de la raison et de l'aimabilité (pensant, et à juste titre, que s'énerver tout de suite ne servirait qu'à envenimer les choses). Son cerveau avait joué son rôle à merveille. Mais l'hôte est têtu, l'hôte est énervé, l'hôte est aveuglé par la rancune. Et la mauvaise humeur qui a infiltré ses veines lui fait soudain prendre conscience que la rebellion devait être totale. Qu'elle ne devait pas seulement toucher son ennemi, mais lui-même également. Et l'hôte ouvre la bouche, et se soulage sur l'ennemi. Cependant, s'il reste à l'hôte un minimum de dignité et de sagesse, il n'élèvera pas la voix. L'affaire restera entre lui et le voisin. Si l'hôte ne se contient pas, alors tout peut arriver...
L'incartade avec le voisin a mis les nerfs de l'hôte à vif. Il retourne dans son apparement, ferme la porte un peu violemment, enlève ses chaussures avec nonchalence, puis rejoint ENFIN son lit... sans pour autant arriver à dormir.
Le réveil a ce défaut d'être détesté avant même d'avoir été acheté. Rien que prononcer son nom est un sacrilège, en la mémoire de toutes ces heures de sommeil perdues... Et nous, pauvres, pauvres êtres humains, ne sommes que des masochistes !
1 commentaire:
Moi j'ai des camions de livraison qui font vibrer tout l'immeuble 6 jours sur 7 entre 6h et 8h du mat', juste parce que l'entrepôt est au sous-sol dudit immeuble et que ledit immeuble est mal insonorisé. Là je te jure, t'as des envies de meurtre. De boucherie totale.
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