J'avais tord

Aujourd'hui je suis faite de mauvais pressentiments. J'ai les yeux qui se ferment à vouloir trop pleurer. Je sens des choses tristes arriver, et que je ne peux expliquer.

Non pas que tout ne peut pas être confiné dans un bonheur absolu... je sais que beaucoup de belles choses m'arrivent en ce moment, et je sais que le dicton veut que cela ne dure pas... mais je m'efforce de ne pas le croire. Habituellement.

Aujourd'hui je suis faite de mauvais pressentiments. Je sais que ça va s'arrêter. Que quelque chose va cesser. Et que ça va me briser, que quelque chose va se briser en moi. Et que jamais rien ni personne ne pourra réparer. Je sais tout ça, même si je ne peux l'expliquer.

J'ai envie de pleurer, j'ai envie de crier, et je m'en fiche si ce n'est pas rationnel, si j'anticipe l'horreur des choses. Je trépigne, et pas d'impatience ! Je ne sais pas quoi faire. Je fais du sur-place, j'avance et puis je recule dans ma tête. Je repasse tout ce qui a été dit et pensé, je revois toute la scène. Et lorsque je me repasse les images, là, à l'intérieur de ma boîte crânienne, il y a un de mes principes qui se transforme en faiblesse. Un principe en lequel je crois depuis fort longtemps, et qui vacille peu à peu du côté des illusions. Celui qui dit que tout changement est positif...

Aujourd'hui je suis faite de mauvais pressentiments. Et ce qui va changer ne sera pas positif pour tout le monde. En tout cas pas pour moi, c'est certain.

J'avais tord, dès le début.