... je suis sèche, très sèche comme fille. Disons que je fais des petites réflexions pas cool, j'impose mon point de vue aux autres, je suis sèche quoi...
Je suis aussi sèche que les ovaires de ma grand-mère. D'ailleurs même cette phrase est d'une sècheresse sans nom !
Donc la nouvelle vient de tomber, c'est mon meilleur ami qui me l'a annoncée sur msn. Il a bien fait d'ailleurs, je préfère qu'il me le dise plutôt qu'il en parle derrière mon dos, que les autres en parle aussi, et que je continue d'apparaître comme une petite personne suffisante, emmerdante et donc détestable. Bon, je noircie un peu le tableau, mais je préfère prendre de l'avance, histoire de faire un bon gros travail sur moi-même.
Du coup, passées les larmes aux coins des yeux, j'ai eu envie d'écrire. C'est qu'il s'en passe des choses dans ma petite tête...
Je me revoie à mon arrivée sur Paris, seule dans ma boîte à morue, loin de mes potes, à chercher un boulot, introuvable, et à tuer le temps sans ordinateur. A Lille, je venais de rompre avec ma copine, de larguer mon boulot pourri de télévendeuse, boulot qui m'avait pompé toute mon énergie -un peu comme mon histoire d'amour qui n'en était pas vraiment une finalement. Départ assez chaotique donc. Puis, la rentrée : des nouveaux gens, une stimulation pseudo intellectuelle et en tout cas culturelle. Puis, Paris à découvrir : le métro, les parisiens, la pollution, les maladies hivernales. Et aucunes couleurs dans tout ça. Gris. Tout est gris à Paris. Rien à voir avec Lille, rien du tout même.
Je m'étais jurée de ne pas changer, d'ailleurs je reste toujours la pote qui a toujours un truc drôle à dire, mais c'est sûrement vrai que maintenant je suis drôle moins souvent. Un an après, je suis devenue un peu terne.
Fin juin, mon meilleur ami, Seb, est venu chez moi dans l'espoir de trouver un job dans l'audiovisuel. Petite perturbation dans ma boîte à morue, mais pas que. Fin juin j'étais une étudiante en vacances, à la recherche d'un petit boulot d'été. Entre deux recherches de boulot, j'avais un paquet d'heures à écouler, et les heures ont fini par être des mois de glande. Paris l'été, c'est un peu naze, il n'y a personne, que des touristes. Et il faisait même pas beau. Une petite interruption pour une semaine avec le père, avec une espèce de ré-évaluation de notre relation. Presque. Et de retour sur Paris, j'me suis un peu enfermée dans ma bulle.
Des heures toute seule ça rend un peu dure, un peu aigrie aussi je crois, un peu asociale. Bon, là encore, je noircie le tableau, je passais pas ma vie toute seule, mais la plupart du temps quand même. J'écrivais, beaucoup.
Mon meilleur ami a commencé à me dire que je m'étais fait un petit train-train de vie quotidienne, que j'avais mes habitudes, que j'étais casanière parce que je ne sortais pas le soir en semaine. Mais forcément, lui qui venait d'arriver sur Paris, dans une boîte à morue à habiter à deux, il voulait bouger... Du coup, ça m'a vexé, beaucoup. J'ai rien dit parce que je déteste le conflit, mais j'ai commencé à être un peu moins agréable. Je déteste qu'on critique mon mode de vie, qu'on le compare à ce qu'il était avant. Avant c'était autre chose : une autre ville, plus chaleureuse, d'autres amis, pas d'études mais un boulot horrible, une vie amoureuse compliquée (mais elles le sont toutes) mais une vie amoureuse quand même... Rien à voir avec maintenant. Donc ce n'est pas comparable. On est obligé de s'adapter, de changer un peu son mode de vie quand on chamboule tout comme ça.
Alors je suis devenue sèche. Je dis ce que je pense, surtout quand un truc ne me convient pas, je critique beaucoup plus qu'avant. Je ferme moins ma gueule, et ça n'est pas forcément positif.
Mais je suis une pote qui écoute aussi pas mal les autres, finalement. Peut-être un peu trop, enfin pour moi c'est normal. Mais des fois je fais des overdoses de problèmes des autres et j'ai besoin de m'attarder sur les miens. J'ai besoin que les miens soient plus importants que ceux des autres. Et je n'en parle pas forcément aux autres justement, parce que j'ai pas envie de faire chier mon monde avec mes problèmes.
Et je fais aussi des overdoses du bonheur des autres, parce que je n'aime pas quand ça m'éclate à la gueule alors que ma vie à moi, sur le plan amoureux, pour l'instant elle est loin d'avoir la taille du Texas -même si c'est de ma faute !
Et même si je ne suis pas attentive à comment je me comporte (sinon la nouvelle ne m'aurait pas fait l'effet d'une cargaison de C-4), ça ne m'empêche pas de me soucier des autres.
Pffffff, j'aurai encore un milliard de choses à dire je crois... mais j'vais pas abuser non plus. Déjà, je trouve que je m'épanche un peu trop...
1 commentaire:
Contrairement à toi, j'adore Paris l'été. Je crois même que c'est la seule période de l'année où je peux blairer Paris car la plupart des têtes de con du métro sont parties pour laisser place aux têtes plus enjouées des touristes... [Ceci dit, j'ai sûrement fait partie des têtes de cons aussi, soit dit en passant]
Quant à la solitude qui rend aigri, je connais ça. 6 mois de chômage après mon diplôme et 4 mois de chômage l'année dernière, les fesses qui s'engluent de plus en plus dans le canapé parce que pas envie de sortir et de communiquer avec des gens qui bossent et dont la vie semble toujours plus colorée que la sienne, les comparaison perpétuelles entre la (ou les) vie(s) d'avant et la vie actuelle, et les bons conseils que tout le monde se permet de donner sur la meilleure façon de donner un sens à sa vie ou de faire changer les choses... Autant de trucs qui font chier et qui sont pénibles à supporter.
Mais u n'es peut-être pas si sèche que tu veux le croire, finalement. Si le fait d'être enfermée et asociale t'a permis d'écrire, c'est qu'il y avait encore de la substance à l'intérieur de toi...
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