Mathieu Amalric dans "Un conte de noël" (Arnaud Desplechin)
Je ne la connais pas tellement. A vrai dire je ne la connais pas du tout. C'est vrai, je l'imagine plus que je ne la sais. Je l'imagine comme je voudrai qu'elle soit, sans doute. Mais je l'imagine comme j'imagine une femme que j'attends.
Je ne la connais pas c'est vrai. J'ai vu son visage une fois. Ou deux. J'ai vu son visage deux fois, mais je l'ai mémorisé. J'ai juste à fermer les yeux pour le voir, pour me rappeler. Ses lèvres roses, discrètes. Son nez fin et rond. Ses yeux perçants, presque noirs, avec un million d'autres choses dedans. Des choses que je ne connais pas...
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J'ai parcouru les rues de Paris hier, à la recherche d'images. J'ai pris ma caméra et filmé tous les paysages que j'ai pu. Paris est une ville tellement changeante qu'on ne sait pas comment elle sera demain. Et la nuit est passée si vite... J'ai encore travaillé, je n'ai pas vu le temps passer. Mais même si la fatigue me prenait le ventre et les yeux, me faisait me tourner et me retourner dans mon lit, je n'ai pas réussi à dormir. Alors vers 5h, j'ai envoyé valser ma couette et je me suis mise à écrire. Des idées de scénario, des bouts d'histoires à dormir debout, un peu comme l'état dans lequel je devrai être à l'heure qu'il est. Mais je suis en forme, et aujourd'hui je compte bien prendre ma caméra avec moi, et filmer encore et encore. Tant pis pour mon partiel de technique son, il attendra ce soir. Tant pis si je dors un peu en amphi ce matin. Qui m'en voudra ?
Metric dans mes oreilles, je laisse mon mac au repos, et prends le chemin des cours. La journée ne fait que commencer...
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