"Premièrement, ne touche pas à tes aiguilles,
Deuxièmement ta colère tu devras maîtriser
Et surtout ne jamais oublier quoi qu'il arrive, ne jamais se laisser tomber amoureux
Car alors pour toujours à l'horloge de ton coeur
La grande aiguille des heures transpercera ta peau
Explosera l'horloge, imploseront tes os, et la mécanique du coeur sera brisée de nouveau."
J'irais pas jusqu'à dire que j'admire l'écriture de Mathias Malzieu, mais puisque j'ai (re)lu son livre, La mécanique du coeur, je dirais finalement que son style me parle. Je n'aime pas particulièrement sa voix, non je n'aime pas sa voix. J'aime bien ses textes, voilà. C'est tout. J'aime bien ses textes parce qu'ils sont bourrés de métaphores, et qu'ils sortent d'un imaginaire assez visuel. Et moi les images, j'aime ça.
Quand à cette citation, moi qui suis romantico-névrosée, elle me laisse charmée. Oui, voilà, charmée. C'est difficile d'écrire sur l'amour, sur les sentiments. C'est toujours plus facile d'écrire sur des choses tristes, car le stylo glisse mieux sur la mélancolie. Plus facile d'écrire les petites fêlures, les grandes blessures qu'on porte tous les jours dans le coeur ; car les mots sont meilleurs lorsqu'ils ont été vécu à fleur de peau. C'est toujours plus facile d'écrire des choses tristes, même -et surtout- lorsqu'il s'agit d'amour. Il n'y a aucun modèle à suivre, aucune règle aussi. Et finalement c'est peut-être ça qui rend les choses compliquées. Ne pas savoir par où commencer.
J'ai écrit une lettre d'amour, et je ne m'en souviens presque plus. Comme si les mots que j'y avais couché n'avaient pas d'importance. Pourtant je sais qu'ils en ont eu, pas seulement parce que je les ai pensé et ressenti, mais aussi parce qu'ils ont eu une réponse.
Alors finalement pour écrire sur l'amour, il faut d'abord l'avoir vécu. Bien sûr on peut l'imaginer, oui on peut facilement l'imaginer. Après tout, nous sommes entourés de films romantiques, de chansons d'amour, de roman d'amour... On peut imaginer, mais on n'aura jamais vraiment le mot juste. Si on n'a pas vécu, on se trompe forcément. On a juste une idée, un fantôme d'idée de ce que peut réellement être "tomber amoureux".
Je ne crois pas en l'amour absolu, je ne sais pas si le coup de foudre existe... Je crois qu'un jour on aime une personne, et puis une autre, et peut-être encore une autre. Et à chaque fois on pense que c'est la bonne personne. La "bonne". Les papillons dans le ventre n'existent pas, ils font juste parti du conte de fée, celui qu'on se souffle d'oreille à oreille quand pour la première fois on se prend à aimer. Les papillons dans le ventre n'existent pas, ils sont là pour entretenir le mythe : l'amour comme unique finalité. Et on s'accroche à ça, on vit avec l'idée que mourir sans avoir aimé est la pire chose au monde. Alors quand on pense avoir trouvé la bonne personne, on s'y accroche aussi. D'un million de façons différentes. Jusqu'à être sûrs, être certains -même si on ne peut jamais l'être- qu'on ne se quittera jamais.
L'amour est une drôle de chose. Pas si difficile en tout cas. Naturelle.
Et si l'amour est un mythe, alors nous, pauvres humains, sommes les plus grands chercheurs d'or de l'Univers.
1 commentaire:
J'ai lu "La mécanique du cœur" l'année dernière. Les livres français sont plutôt rares dans ma bibliothèque (tout comme les films français dans ma dvdthèque) mais celui-ci vaut vraiment la peine qu'on s'y attarde. L'écriture est vraiment "parlante" et poétique, mais sans artifices et sans complexité. Et je trouve qu'il fallait vraiment oser écrire un conte pour adulte, c'est quand même pas si courant. Si on ne m'avait pas offert ce livre, je crois que je ne l'aurais pas choisi spontanément ! "La mécanique du cœur" existe en album mais je ne l'ai pas encore écouté. Je ne suis pas très fan de Dyonisos en général, et j'ai un peu peur d'être déçue par les chansons. En revanche, une adaptation au ciné est prévue sous la houlette de Luc Besson, et là ça m'intéresse beaucoup plus ! Le livre est très visuel, et je pense que ça rendra bien sur grand écran.
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