vendredi 25 janvier 2013

C'est l'humour flou

Je viens d'écrire un mail pro avec un cageot, que dis-je, une cargaison entière remplie de mon humour de merde, et je ne me remets pas encore d'avoir cliqué sur "envoyer". Bref.
Cela dit, ça m'a permis de me poser une question existentielle, qui ne m'avait pas traversé l'esprit depuis 25 ans - c'est pour dire - : peut-on définir notre sens de l'humour ?

C'est une réelle question que je me pose car personnellement j'ai beaucoup de références en matière d'humour, et elles sont toutes très différentes les unes des autres. Je peux dire que j'ai un humour de merde, mais ça englobe à la fois beaucoup et pas grand chose. 

Tout le monde connait différents registres humoristiques, différentes formes d'humour ou techniques, et on s'accorde à dire que l'humour est, la plupart du temps, volontaire. Voilà. Le reste c'est de l'improvisation selon le contexte ou l'âge du capitaine. Un flou artistique total qui fait des miracles.


A la question : "Comment définirais-tu ton sens de l'humour ?", tu ne peux pas répondre "je pencherai pour l'humour noir", ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible comme il n'est pas possible de citer une seule chanson préférée, ou bien LE moment le plus heureux de ta vie. Si tu "penches pour" c'est que tu as quelque chose de l'autre côté de ta balance, il vaudrait donc mieux que tu me répondes "c'est un mélange de..." et me donnes ton top 5, voire 10.
Et encore... top 5 de quoi, pourquoi ? Pour montrer que ton humour c'est une sorte de pot pourri ? Que c'est un mix entre les blagues Carambar, Buster Keaton, Tina Fey et La classe américaine ? 
Le sens de l'humour en définitive c'est notre capacité à réagir à l'humour. Mais comment vraiment définir notre sens de l'humour quand on réagit à différentes formes d'humour ?

Je vous avoue je me suis creusée le tronc pour essayer d'apposer un mot en réponse à cette problématique. Et le mot qui convient peut-être le mieux pour définir notre sens de l'humour - ou en tout cas le mien -, c'est le mot éclectique. Et encore, je ne suis pas totalement convaincue qu'il faille mettre une étiquette sur notre sens de l'humour. On n'apprécie pas tous le(s) même(s) humour(s), c'est peut-être la seule chose dont on peut être sûrs !

Enfin, la raison pour laquelle je me suis posée cette question est que j'ai reçu une offre d'un groupe audiovisuel qui spécifiait qu'ils cherchaient à constituer une équipe de jeunes créateurs pour une série humoristique sur le Web. Du coup, je leur ai envoyé un mail pour leur montrer que j'avais le profil qu'ils recherchaient, bla, bla, bla... et puis je me suis rendue compte à mi-chemin qu'ils allaient probablement recevoir des dizaines de candidatures et que je voulais que la mienne soit au-dessus de la pile. J'ai donc tenté le tout pour le tout en incorporant un peu d'humour dans ce mail. Et c'est là où c'est vachement difficile, car dans l'offre il était spécifié "série humoristique" sans détailler quel était le ton, et donc les formes d'humour employées dans la série. Vous me suivez ? 
Du coup, j'ai laché la grande artillerie et j'ai pondu un truc qui correspond bien à mon gros bordel artistique made in la classe Bordeaux Chesnel - accrochez-vous, c'est du grand art - :

"Il ne me reste plus qu'à vous confesser que je suis persuadée que les dentistes ont été mis sur Terre pour me terroriser, que pour une raison que j'ignore j'adore l'origami, que je n'ai pas de télévision parce que je trouve merveilleux cet outil qu'est l'Internet, que j'ai l'air d'avoir un nez de la taille du Texas mais qu'en vérité il est un peu moins gros, que je pratique l'auto-dérision et que si vous m'accordez un entretien, je porterais sûrement un bonnet (je préfère vous prévenir). Ah, et j'ai aussi de l'humour, mais c'est un détail."

Voilà.

Je lance une annonce : si vous avez besoin de conseil pour créer des EPIC-FAIL ou rater des opportunités, venez me voir, j'en connais un rayon sur le sujet.


Miranda Hart

mercredi 23 janvier 2013

L'homosexualité est-elle une maladie à guérir ?

C'est une question qu'un certain "docteur" se pose sur Facebook - ICI -, mais ce qu'il se demande en vérité c'est si l'on doit permettre aux lesbiennes d'avoir recours à la procréation médicalement assistée actuellement réservée aux couples stériles. 
Cette page FB est très intéressante car on a des réactions croustillantes qui montrent que l'expression on est pas dans la merde est un énorme euphémisme. 
Voici donc trois extraits du florilège de conneries que contient cette page :

"(...) nous devons sérieusement penser à revoir le statut de l'homosexualité et la redéfinir comme étant une maladie, car ces derniers se font passer pour stériles dans leurs désirs de parenté."
"Je ne suis pas le docteur qui murmurait à l'oreille des homosexuels, pour leur dire que c'est bien et qu'ils auront le statut de malades pour avoir accès à la PMA."
"(...) l'enfant n'est pas une marchandise, qu'on peut vendre en pièces détachées, pour que les personnes stériles puissent y avoir accès. L'homosexuel qui assume sa sexualité, assume le fait qu'il n'aura pas d'enfant car c'est impossible. L'homosexuel qui assume sa sexualité pense aux besoins de l'enfants et à son devenir, il n'agit pas égoïstement. (...) Je vous rappelle que le droit à l'enfant n'existe pas. Je vous rappelle que l'enfant est un être humain, qui est le fruit d'union hétérosexuelle." 

Bon tu as beau leur expliquer qu'un gay avant d'être gay c'est un homme, et qu'une lesbienne avant d'être lesbienne c'est une femme. Que le fait qu'ils soient homosexuels n'entache en rien leur capacité reproductive. Que la parenté n'est pas définie par la relation entre un homme et une femme, sinon les familles monoparentales n'existeraient pas et l'adoption ne serait pas un recours pour beaucoup de couples - même non stériles.
Tu as beau leur expliquer que l'homosexualité n'est pas une pathologie, que c'est une préférence qui s'impose à soi et qu'elle n'est pas synonyme de stérilité.
Tu as beau leur expliquer tout ça, calmement et simplement, tu as toujours un argumentaire de merde à leurs yeux et tu es toujours un-e déviant-e. C'est triste...

Donc, je dis qu'on n'est pas dans la merde car je me demande encore comment on pourrait avoir des discussions qui ont du sens quand on a en face des propos pareils ? Et puis même, vous commencez pas à être un peu fatigué-e-s vous aussi de répéter toujours la même chose, de vous sentir obligé-e-s de devoir prouver en permanence que vous êtes des citoyen-e-s comme les autres alors que vous n'avez pas à le faire ?! 
Du coup, je me suis dit, quitte à perdre mon temps, on va suivre la logique de ce bon monsieur le "docteur" et on va lui retourner la tête.

Dooooonc, si on résume le contenu général des propos tenus sur cette page FB, on peut comprendre que la PMA est actuellement réservée aux couples hétérosexuels stériles - de même que le mariage est réservé aux couples hétéros -, qu'il est impossible pour les homos d'avoir des enfants car un enfant né obligatoirement d'une union hétérosexuelle, et que les lesbiennes se feront passées pour stériles pour avoir accès à la PMA : elles auront donc le statut de malade.

Pause.

Si vous lisez bien toute la page FB - mais même avec ces trois extraits - vous en venez comme moi à la conclusion qu'il réduit la problématique - l'homosexualité est-elle une maladie à guérir ? - à la question de la PMA et donc en particulier à l'homosexualité féminine, et établit de ce fait une généralité autour de l'homosexualité qui n'a pas lieu d'être.
En suivant le raisonnement de ce "docteur", si le seul point qui établit que l'homosexualité est une maladie - liée à la stérilité donc - est celui de la PMA, peut-on donc vraiment dire que l'homosexualité - masculine et féminine, puisqu'il généralise dans sa problématique - est une maladie ? 

Moi je suis conne hein, mais quand on me démontre de façon tout à fait bancale que l'hypothétique maladie qui ravageraient les homosexuels ne s'applique en fait qu'à une partie d'entre eux, je me dis que c'est un peu léger pour établir une vérité.
Si au moins il m'avait sorti le pamphlet sur le Sida, là d'accord,...


mercredi 16 janvier 2013

Cher papa,

je vais bien, merci.
J'ai laissé passer deux jours avant d'écrire ce billet, et aujourd'hui je ne tiens plus.

Cher papa, le fait que l'on ne parle jamais d'homosexualité, que tu me demandes timidement une fois par an si j'ai une copine ne me dérange plus depuis longtemps. Après tout, ce ne sont pas tes affaires. J'ai aussi fini par m'habituer à ces silences désagréables, et c'est même presque devenu un plaisir que de ne plus te parler comme avant.

Cher papa, je sais que tu regardes religieusement les informations, tu n'as donc pas pu passer à côté de la Manif' pour tous et du cortège de Civitas.
Cher papa, tu n'hésites pas à afficher ton mécontentement quand je ne te souhaite pas la bonne année le 1er alors que je te vois le 2, mais lorsque ta fille se fait diaboliser par plus de 600 000 français, tu ne dis rien. Tu choisis bien tes batailles...

Cher papa, aujourd'hui ton silence est insoutenable.
Tu es un parent, tu as une fille lesbienne qui non seulement se voit refuser des droits que tu possèdes déjà, mais qui est massivement et publiquement remise à la place qu'elle a depuis trop longtemps : cet être inférieur aux hétérosexuel-le-s.

Cher papa, tu n'as pas l'air de comprendre l'importance de ce combat pour l'égalité et l'impact qu'une telle loi peut avoir sur ma vie.
Cher papa, je dis que tu n'as pas l'air de comprendre car si c'était le cas, la moindre des choses aurait été que tu prennes de mes nouvelles. Je suis certaine que tu ne te doutes pas un seul instant de tout ce que l'on dit sur les gens comme moi depuis plusieurs semaines. Ou bien tu te persuades sûrement que je suis une jeune femme forte et que cela ne m'atteint pas.
Cher papa, je constate chaque jour avec regret que tu ne me connais pas.

Cher papa, je ne vais pas bien, merci.
Je voulais juste te dire que tu es un bon père, mais pas un bon papa.

dimanche 13 janvier 2013

Cher "tous",

On aurait pu croire que j'avais autre chose à faire que de venir à votre manifestation par un dimanche gris et froid de Janvier, surtout quand on sait que je suis tout à fait contre votre démarche et pour le mariage, l'adoption et la PMA. Oui, tout ça.
C'est vrai, j'aurais pu rester au chaud à contempler votre homophobie fumante à la télévision que je n'ai pas, mais il est des combats qui sont trop importants pour n'être vécus qu'au travers du regard des médias. 


Je vous rassure, je ne suis pas venue défiler pour cracher sur vous, ni pour déverser la haine que j'éprouve pour votre combat sur vos visages de français si normaux. D'ailleurs je ne suis pas venue défiler du tout. Si vous regardiez bien, j'étais la jeune femme sans pancarte mais avec une moue de dégout sur le visage, celle qui vous flinguait du regard, qui hurlait intérieurement, qui a eu des hauts le coeur à maintes reprises, qui a senti les larmes monter... mais qui s'est toujours tenue debout, droite et fière d'exister.

Je savais pertinemment ce qui m'attendait quand je me suis mise en tête d'assister à cette mobilisation, mais je voulais entendre ce que vous aviez à dire, je voulais constater par moi-même. Je ne vous cache pas que la réalité a été plus dure, plus difficile à vivre que ce que je m'étais imaginée. Etre au milieu de tant de pensées négatives à l'égard de mon genre - "on veut du sexe, pas du genre" -, jusqu'à donc laisser entendre que les gens comme moi ne devraient pas exister... je vous avoue que ce n'est pas une belle façon de passer son dimanche après-midi. 

Aujourd'hui mon combat aura été personnel, je suis venue seule à cette manifestation. Et seule je me suis sentie. Je ne sais pas s'il faut du courage ou de la bêtise pour rester pendant 3 longues heures et 7km à naviguer dans votre cortège homophobe. 
Naïvement je suis convaincue que pour se battre pour une cause, il faut être à l'écoute de ce que l'opinion négative a à dire. Après ce déversement massif d'homophobie de votre part, mon moral en prend un coup mais mon militantisme n'en est que plus vivant.

Alors oui, il faut être libre de s'exprimer, mais quand vous scandez, M. Tugdual Derville - Alliance Vita -, que "vous avez réussit une mobilisation pacifique où personne n'a été stigmatisé ou discriminé"... j'émets de fortes réserves quant à la véracité de vos propos.  La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres*

Ce combat pour l'égalité ne change pas votre vie, ne déprécie pas votre famille, ne désacralise pas votre mariage, ne menace pas vos enfants. Je précise cela parce que c'est important : ce projet de loi prévoit des adaptations aux codes quand cela est nécessaire, les mots "père et mère" seront remplacés par le mot "parent" et les mots "mari et femme" par le mot "époux", et vous savez pertinemment que ces modifications ne concernent pas les actes d'état civil et le livret de famille dont la forme n'est pas régie par la loi. Vous fantasmez les termes "parent 1" et "parent 2" pour nourrir votre rejet à l'égard de nos familles. Et quand bien même votre fantasme se réalise, pensez-vous vraiment que le statut de père et de mère va disparaître dans toutes les familles ? L'ouverture du mariage pour tous ne vous enlève rien, et pourtant... 
Nous savons que vous ne nous portez pas dans votre coeur puisque quand deux femmes s'embrassent à la fenêtre d'un immeuble sur le passage de la manifestation vous les huez. Nous savons que vous cantonnez notre amour à des pratiques sexuelles marginales, que vous prenez notre désir de nous marier et d'avoir des enfants pour des caprices égoïstes de camionneuses et de coiffeurs irresponsables. 
Ce "et pourtant" qui reste si joliment en suspend sur cette page n'est rien d'autre que la France sous la bannière cachée de l'homophobie. 

Rappelons donc ce qu'est l'homophobie, voulez-vous ?! Le terme homophobie désigne "les manifestations de mépris, rejet, et haine envers des personnes, des pratiques ou des représentations homosexuelles ou supposées l'être. (...) Est ainsi homophobe toute organisation ou individu rejetant l'homosexualité et les homosexuel-le-s, et ne leur reconnaissant pas les mêmes droits qu'aux hétérosexuel-le-s"**


Vous qui êtes contre cette loi qui vise à appliquer le principe d'égalité, vous êtes donc contre l'égalité pour tous et établissez une hiérarchie entre les genres. Vous qui êtes contre cette loi et vous targuez d'être des citoyens normaux respectant le sacrement de la famille et la loi naturelle, ne faites que masquer l'homophobie dans laquelle vous élevez - ou avez élevé - vos enfants.  

Ainsi cher "tous", permettez-moi d'être en colère aujourd'hui et pour les prochains jours à venir. Entendre pendant plus de 3 heures et 7km hurler "non à l'homofolie", ça vous bouleverse une femme, vous savez. 

Chère France homophobe, je vous conchie à la raie !


"La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autre membres de la société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi" ***


* Jean-Jacques Rousseau
** Définition par SOS Homophobie
*** Art. 4 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789


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À VOIR

mercredi 9 janvier 2013

"Not much"

Vous voyez j'ai une amie qui, je crois, ne connait pas son talent ; ce qui est fort dommage car elle écrit merveilleusement bien. Je vous assure que je m'efforce de lui dire à chaque fois que je pose mes yeux sur un de ses textes et que malgré moi je suis bouleversée. Je ne sais pas si elle m'écoute, si mes paroles restent dans un coin de sa tête, bien au chaud, ou si elles s'évaporent. A vrai dire je trouve ça pire que fort dommage, je trouve ça insupportable. Autant de talent, et si peu de personnes pour en témoigner...

mardi 8 janvier 2013

Poster mania

Ayé, je suis retombée dans la typographie et le graphic design, et j'me suis intéressée plus précisément à un format particulier : le poster.
Je trouve le concept du poster assez cool car tu peux faire ce que tu veux avec - il va s'en dire que je trouve le concept du flyer un peu cool aussi. Tu peux l'encadrer pour habiller un pan de mur ou carrément faire un mur de cadres, ou bien l'accrocher et t'amuser à faire un wall collage comme on appelle ça, avec beaucoup d'autres éléments graphiques - par exemple une carte, des lettres en carton, des flyer accrochés par des punaises, des boûts de ficelles, une guirlande lumineuse... -, bref, le poster ça te fait voyager et ça peut aussi te rendre créatif.
Du coup, tu comprends mon intérêt pour la chose ?!

Voici donc quelques petits endroits où j'aime aller voir les nouveautés...

  • Chez Pop Chart Lab, ils font des posters bien bien sympatoches-que-j'ai-trop-envie-de-m'en-acheter-un...



  • D'ailleurs, tant qu'on est dans les cartes, voici Axis Maps qui mèle la typographies et les cartes détaillées. Très, très bon concept, j'adhère !


  • Et du coup on peut aussi parler de la Famille Summerbelle, qui fait des posters qui paraissent très enfantins mais qui demandent une patience d'ange.

  • Forever500francs sur Etsy fait des posters assez originaux et colorés, j'aime beaucoup son esprit bon enfant également.

  • Pikselmatic sur Etsy, parce que j'adore les ampersands et que mêlé au charme d'une vieille carte ça fait toute la différence...

  • Stacey Baek avec son projet "river" qui fait de la typographie sur tissu. Je trouve le concept assez original, un brin poétique  qui donne une force supplémentaire aux mots.

  • Chez Old Tom Foolery, vous trouverez mon chouchou "A field guide to typestaches" que je trouve très sympa !

  • Camdon Wilde qui a fait une "Periodic Table of typefaces" qui reprend donc le même tableau périodique qu'on a tous du apprendre en chimie.


Bon pis y en a plein d'autres, mais il faut bien faire des choix dans la vie !